Le village de BOUAFLES (Eure)
MAIRIE
28 Haute Rue
27700 BOUAFLES
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Lundi, mardi et vendredi :
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Quand l'histoire de BOUAFLES nous est contée ...
L'HISTOIRE D'UN VILLAGE
Tous, autant que nous sommes et qui que nous soyons, habitants de BOUAFLES, sommes les héritiers des hommes et des femmes qui nous ont précédés sur ce territoire que nous avons fait nôtre.
Monsieur Pierre VOLTZ s'est plût, il y a 30 ans, à retracer les origines de notre village.
Nous l'en remercions sincèrement.
Pierre VOLTZ est décédé en 2005 et repose au cimetière ancien de BOUAFLES.
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"- Si vous cherchiez quelques renseignements sur notre village et que vous consultiez l’almanach des PTT 1984 vous liriez : BOUAFLES (Eure) 367 habitants.
C'est un peu court et c'est inexact. Nous sommes à ce jour 469 (ndlr : 672 en 2012).
En cherchant un peu plus, l'on apprend qu'en l'an 750 BOUAFLES s'appelait BALDACHA, en 775 BODALCA puis BODELFA et en l'an 1203, BOAFLE. L'origine de ce nom est très controversée, la plus séduisante est : BOSC (bois) suivi de AF (courant d'eau).
BOUAFLES est situé à l'altitude moyenne de 31 mètres et le haut des collines à 136 mètres.
Sol : Alluvions contemporains, diluvium et craie blanche. Le territoire s'étend sur 1 102 hectares y compris le hameau de Mousseaux.
Maintenant, pour vraiment connaître notre village, il suffit de parcourir du regard le paysage qui nous entoure: il est d' une grande beauté et tout notre passé y est gravé profondément.
Au soleil levant, l'horizon est coupé par les collines et les falaises abruptes. C'est là qu' il y a 12000 ans notre histoire commence sur ces pentes.
Les premiers habitants se sont fixés aux flancs des coteaux, tout en haut aux pieds des rochers sous les bois de "La Fosse Cabot".
A l'emplacement des carrières de pierres se trouvaient plusieurs grottes et sûrement d'autres plus profondes à l'aplomb de l’ancienne Mairie car suivant les conditions climatiques, l'hiver principalement, de fortes vapeurs et une douce chaleur s’échappent à flanc de coteau sous une roche. Cet endroit est connu, aujourd'hui encore sous le nom de «Trou qui fume».
La Seine recouvrait alors le village actuel. On vivait de pêche et de chasse.
Plus tard, vers 5000 avant J.c, le climat se réchauffant et le niveau de la Seine s'abaissant, l'évolution se fait vers la vallée et aussi vers le plateau: premières cabanes, premiers aménagements.
Nous sommes à l'âge de la "pierre polie". L'on trouve encore des traces et des outils, dans les bois et à la lisière.
Vers 2500 av J.C., c'est surtout vers le plateau, en haut de l'actuelle "Voie au Vaches", que s'installeront avec le début de la culture et de la domestication des animaux, les véritables précurseurs de BOUAFLES.
Ils y resteront jusqu'à la fin de l'Empire Romain. De nombreux vestiges sont encore visibles, des pièces de monnaies furent trouvées il y a quelques années sur les terres dites des «Communes».
Notre situation sur les bords de la Seine et la proximité d'une Voie Romaine principale sur le plateau, toute deux voies d'invasion nous apporterons de nombreuses périodes difficiles qui seront prédominantes dans les étapes successives de l'évolution de notre village.
Ainsi nous fûmes envahis, entre autre, par les Celtes, les Germains (60 av JC), les Romains, les Francs, les Normands (vers 886 ) , les Anglais en 1106 .
Nous passerons sous silence les nombreux partages de la Guerre des Gaules, des périodes Mérovingiennes, Carolingiennes etc... qui eurent pour conséquences que selon les traités, BOUAFLES changeait de Maître.
A titre d'exemple et pour étrange que cela puisse paraître Bouafles, vers 50 av JC, était Belge...
Au nord, dominée par la silhouette du Château Gaillard, l'église dédiée à St Pierre.
Le gros œuvre est du 11ème siècle, le clocher et le chevet du 13ème remanié en 1864.
La chapelle Nord dédiée à N-D de la Salette fut ajoutée en 1874.
Il est vraisemblable qu'il en existait une autre bien avant également dédiée à St-Pierre car au 5ème siècle et sous Clovis le domaine de Bouafles (Bodelfa) appartenait à l'abbaye de St-Denis. Lors des invasions normandes, l'abbaye perdit ses biens.
De l'époque mérovingienne il a été trouvé en 1954 lors de travaux dans une propriété en bas du "Chemin de Raymond Marc", 3 sarcophages. Il est pensable que d'autres subsistent encore à cet endroit. Cette découverte permet de situer la période d'activité, très courte, des carrières et les limites du domaine de l'abbaye. Trois autres sarcophages et une urne funéraire furent également trouvés lors du creusement des sablières.
Au milieu du XIème siècle BOUAFLES appartenait à Honfroy de Pont-Audemer, placé sous la suzeraineté des Archevêques de Rouen, les revenus des terres alimentaient l'abbaye des Sœurs Bénédictines de Préaux.
Cette abbaye fut fondée par Honfroy à la demande de la pieuse Albérarde, sa femme, pour remercier Dieu après la victoire remportée par ses fils sur Roger de Tosny. (on serait tenté de croire que Dieu, à l'époque ne voyait pas Bouafles et Tosny du même œil.)
En 1198 BOUAFLES était composé d'un fief ecclésiastique appartenant aux Bénédictines, d 'un fief laïque et d'une famille noble qui portait le nom de Boafles. Jean de Boafles parait avoir été employé à la Garde du Château Gaillard.
Le fief ecclésiastique se situait à la périphérie de 1'église et le long de la route de Gaillon.
Le fief laïque s'étendait de part et d'autre de la route de Mousseaux.
Une autre zone d'habitation semble avoir existé sous les carrières et le long du chemin de la "Sente aux Veaux", dans sa partie haute. Bien que l'on relève des aménagements de terrain assez importants à ces endroits, elle ne devait être occupée que par des gens de petite condition.
En 1203 le Seigneur de Bouafles avait apparemment suivi le parti de Philippe Auguste car sa femme se trouvait à Rouen, prisonnière des Anglo-Normands. Ce fait met en évidence l'éternel problème de BOUAFLES situé d' une part sur la frontière Nord-Sud délimitée par la Seine et sur la frontière Est-Ouest allant de Château-Gaillard à Gisors séparant les Anglais du Royaume de France.
Outre nos problèmes extérieurs, il y avait de nombreux problèmes internes au sujet du partage des terres, tant dans le fief ecclésiastique que dans le fief laïque.
Les curés de Bouafles, notamment ceux des 12ème et 13ème siècles "solutionnaient" leurs problèmes de façons fort diverses, voire même opposées, ainsi en 1227 il y eut une vive discussion entre l'abbé de Beaubec, l'abbesse de Préaux; Osbert curé de Bouafles et les habitants du village au sujet des pâturages. C'est Thibaut, Archevêque de Rouen, qui y mit fin au mois d'octobre en décidant que l'abbé de Beaubec ne pourrait envoyer que 40 moutons sur le territoire de Bouafles et qu'il paierait un denier par tête de bétail.
En 1249, le Prélat Eudes REGNAULT, lors d'une visite du doyenné de Tourny, constate sur son registre secret que le curé de Bouafles n'a pas très bonne réputation.
En 1287 Nicolas de Lu, curé de Bouafles,donne ses terres aux Bénédictines en échange de prières pour lui et sa famille.
En 1330, un autre curé de Bouafles, à l'inverse du précédent, donne des prières pour le Roy en échange de droits de pâture et de prendre du bois dans la forêt.
A cette époque un nommé Jean CANAR ou CAVARE avait à Bouafles un Manoir ou Hôtel auquel étaient attachés des droits dans la forêt d'Andely. Il s'agit, très vraisemblablement de l'ancien presbytère, aujourd'hui propriété de Mme et M. DOLINSKY (ndlr : est actuellement propriété de M. TOMELKA), en effet sous la cave de cette demeure existe une 2éme cave voûtée en tiers-point ou brisée, du XIéme siècle.
La famille CAVARE a été puissante et s'est maintenue longtemps.
Nous retrouvons également un certain Raoul de Bouafles qui laissa de son mariage avec Alésie (un pareil nom ne pouvait que conduire au laisser aller) un fils nommé Pierre qui lui succéda vers 1260 et qui dissipa l'héritage paternel. Il vendit en 1264 à Eustache de Cléry une partie de "l’île de Beauport" (la grande île) puis 5 terres et toute "l'île de Beaupré" aux Bénédictines et qui deviendra "l'île aux Dames".
Sur les contrats de vente on retrouve parmi les témoins et les habitants mentionnés les noms de Robert le long, Richard d'enfer, Honfroy le vigneron.
Les vignes de Bouafles, plantées vers le 11ème siècle étaient nombreuses .Situées sur le versant sud au départ de la Voie aux vaches et sur la route de Port Mort, elles avaient encore de l'importance au XVème et XVIème siècle et donnaient des vins nérets (noirs) très estimés. Jean de la "Noé" (des terres humides) neveu du curé (le chemin qui descend des bois entre Bouafles et Vézillon porte encore aujourd'hui ce nom) Osbert DOUCIN, Jean et Gamelin de Mousseaux, une famille de VIEU, un Noble homme, Jacques CHASOT (vers 1666) propriétaire à Bouafles, Conseiller du Roi et Receveur des Tailles qui a laissé son nom au bois situé entre la route de Gaillon et de Vernon, enfin Monsieur de la BARRE du MENILLET, curé de Bouafles en 1750, un des derniers curés avant la Révolution qui verra la fin du fief ecclésiastique et aussi la fin de l'épopée mouvementée qui donna naissance à notre village.
Depuis, BOUAFLES continue de s'épanouir doucement au fil des saisons, semblable aux violettes qui bordent nos chemins, agréable mariage du passé avec demain."
Pierre VOLTZ
Vues anciennes
de BOUAFLES
Vous pouvez retrouver ci-dessous
une collection de vues anciennes de Bouafles.
Nous remercions
vivement la personne qui nous a confié ces précieux documents et qui souhaite rester anonyme.
Pour agrandir les images,
cliquer dessus.
Nous remercions
Mme Martine WIBAULT,
soeur de M. VOLTZ qui nous a fait parvenir un texte complémentaire de recherches historiques sur BOUAFLES.
Vous pouvez consulter l'intégralité de ce texte en cliquant sur le lien ci-dessous:
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